18/02/2010 12:11 (Par Jean-Charles BATENBAUM)
Pour les apicultures, Vespa velutina est en train de devenir l'ennemi public numéro un. Ces derniers se sentent abandonnés et réclament l'aide des pouvoirs publics. En effet, la mortalité des abeilles augmente sans cesse.
Pour nourrir ses larves, le Frelon asiatique (Vespa velutina) capture des insectes et plus particulièrement des abeilles. Pour les capturer, il se positionne en vol stationnaire à l'entrée d'une ruche. Sa taille plus importante et ses grandes pattes lui permettent de saisir une abeille et de l'emmener avec lui.
Il ne gardera de l'abeille que le thorax et en fera une boulette qu'il emportera pour nourrir les larves de sa colonie. Le frelon adulte se nourrit des fruits mûrs et de nectar. Il n'est pas rare qu'une attaque de frelon décime une ruche entière d'abeille.
Après l’affaire de certains insecticides considérés comme tueurs d'abeilles, dont le Cruiser, et que le ministère de l'agriculture vient d'autoriser à nouveau son utilisation en France, ainsi que son homologue Proteus, insecticide équivalent au Cruiser de la famille des néonicotinoïdes, accusé de décimer les ruches, les abeilles sont de plus en plus menacées par le frelon asiatique.
Ce frelon, originaire du sud-est asiatique (nord de l’Inde, sud de la Chine ou montagnes d’Indonésie) est arrivé en Gironde puis en Aquitaine vraisemblablement d’une manière accidentelle par la zone de fret de Bruges près de Bordeaux, dans une cargaison de poteries chinoises qui ont été, semble-t-il, dispersées en Gironde, Lot-et-Garonne et Dordogne.
Son développement s’est intensifié en Aquitaine à partir de 2006 puis en 2007, 2008 et 2009. Il est possible que les grandes sècheresses de 2006 et 2009 aient favorisé son développement. Aujourd’hui, il est présent dans 27 départements et grimpe vers le nord -il a été observé à Saint-Malo et au Blanc-Mesnil en région parisienne-.
Par ailleurs, une assemblée générale de l'Union Nationale de l'Apiculture Française (UNAF) s'est réunie pour traiter des inquiétudes des apiculteurs qui sont nombreuses. La production française de miel stagne autour de 20 000 tonnes au lieu des 32 000 tonnes qui étaient produites il y a 15 ans.
« On est stupéfait par le manque de réactivité des pouvoir publics. On nous avait enfin promis en décembre la création d'une cellule de crise, mais à la mi-février rien n'est fait. Les apiculteurs sont désemparés, ils se sentent abandonnés par les pouvoirs publics », déclare Henri Clément, le président de la Union nationale des apiculteurs français (UNAF).
Pour le moment, aucune mesure pour lutter contre le frelon asiatique n'a été mise en œuvre par le gouvernement. La France est la seule touchée en Europe. Mais compte tenu du risque d'expansion, les pays voisins pourraient chercher à se protéger de toute infestation en refusant les importations (de fruits notamment) en provenance des zones touchées.
Les apiculteurs attendent du gouvernement une aide au piégeage au printemps et à l’automne et la désignation d’un responsable par commune, l’aide des communes et des pompiers à la destruction des nids, l’aide à la recherche des nids par un système d’arc harmonique, la recherche d’une phéromone pour une lutte conventionnelle par confusion sexuelle à la fin de l’été, et enfin, une aide directe pour la reconstitution des essaims, quelque soit l’apiculteur (aide à la pollinisation).
Les apiculteurs réclament également le classement de Vespa velutina parmi les nuisible, ce qui rendrait cette destruction obligatoire. « Le gouvernement doit absolument organiser la lutte contre le frelon asiatique, en lançant une véritable campagne de piégeage des femelles au printemps, actuellement conduite au bon vouloir de chacun et en finançant la destruction des nids », ajoute l’UNAF.
Outre sa menace sur les abeilles, Vespa Velutina est aussi un prédateur des autres hyménoptères telles les guêpes, les mouches qui sont systématiquement détruites. D’autre part, ce frelon est aussi un « viandard ». Il s’attaque au poisson et à la viande. Plusieurs commerçants vendant sur les marchés ont dû cesser leurs ventes à partir d’août 2007 car ils étaient continuellement envahis par cet hyménoptère qui s’attaquait aux poissons (crevettes, thon en particulier) ainsi qu’à la viande et faisait fuir les clients (à Blaye et à Langon).
Source : Actualités News Environnement